Racontez-nous votre histoire, comment vous êtes-vous
retrouvé dans le secteur de la Technologie et l’industrie de la Télécommunication?
Après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires, j’ai étudié à l’Université de Pretoria (UP) pour acquérir un Bachelor en Informatique. C’est au Central Statistics Department que j’ai trouvé mon premier emploi après l’obtention de mon diplôme.
J’ai travaillé dans ce département pendant de nombreuses années, exclusivement sur des questions économiques qui comprenaient des rapports détaillés sur le PIB. Ensuite, après un moment de réflexion, j’ai décidé qu’il était temps de changer de milieu et j’ai postulé un emploi à MTN Afrique du Sud. À cette époque, je n’avais aucune idée de ce qu’était MTN.
En 1995, les seuls individus qui possédaient des téléphones portables étaient les riches. Pour être sincère, je pensais que je n’en utiliserais jamais.
Je suis donc allée à MTN, et j’ai été interviewé par un homme grand et mince avec de grosses lunettes nommé Lucky. C’est important que je mentionne son nom car plus tard, il est devenu le “L” de LGR. Honnêtement, j’ai eu la chance de rencontrer Lucky (veut dire chance en français) et d’obtenir ce poste.
En conséquence, Lucky est devenu mon manager. C’était un excellent programmeur, créant des applications pour le département d’ingénierie de MTN. Notre rôle était de fournir aux équipes d’ingénierie des données, des analyses et des informations afin qu’elles puissent réglementer et faire évoluer le réseau.
Je me sentais parfois dépassé quand ces ingénieurs employaient tous ces termes liés à la téléphonie mobile. Heureusement, ils étaient disposés à partager patiemment leurs connaissances. Ce qui fait que j’ai beaucoup appris au sujet des réseaux mobiles et des données mobiles.
Je me sentais parfois dépassé quand ces ingénieurs employaient tous ces termes liés à la téléphonie mobile. Heureusement, ils étaient disposés à partager patiemment leurs connaissances. Ce qui fait que j’ai beaucoup appris au sujet des réseaux mobiles et des données mobiles.
Ce fut une période riche en apprentissage, surtout que nous étions les premiers employés de cette société. Nous travaillions dans un petit bâtiment avec le PDG assis dans un coin. Nous étions exposés à tout. Je ne pense pas que nous ayons réalisé à quel point la téléphonie mobile deviendrait grande dans le futur.
J’ai eu l’opportunité de réaliser un Business Objet (c’était l’un des premiers outils de Business Intelligence sur le marché) en étant dans cette société. Pour la première fois, j’expérimentais la Business Intelligence. J’ai pu avoir un aperçu clair de la façon dont les outils de Business Intelligence pourraient fonctionner à l’avenir. Et nous l’avons utilisé pour mettre à niveau et automatiser la communication de données. Nous avons travaillé avec deux autres ingénieurs, Grant et Rory, qui étaient des fournisseurs extérieurs. Ce sont deux personnes
uniques qui ont procuré à MTN un logiciel pour effectuer des essais routiers visant à évaluer la qualité du réseau.
La raison pour laquelle je parle d'eux est la suivante : Lucky, qui avait quitté MTN en 1999, s'est associé à ces deux hommes intelligents pour former LGR, qui signifie "Lucky Grant et Rory". Lucky a passé un an à développer un produit appelé CDRlive. MTN a été la première entreprise à l'utiliser.
Un peu plus tard, CDR live a traversé l’océan jusqu’en Australie et a été implémenté à Telstra. En tant qu’équipe, nous devions suivre le client et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés en Australie.· Puis après trois ans j’ai été promu au poste de Directrice Générale et aujourd’hui je dirige une équipe forte et talentueuse, qui travaille avec moi depuis 21 ans.
Comment avez-vous vécu vos premiers moments en Australie?
En 2001, quand Nous (mon fils de 2 ans, mon mari et moi-même) avons débarqué en Australie plus précisément à Melbourne Nous n’avons jamais vraiment eu l’intention de nous installer définitivement. Nous pensions simplement que c’était une très belle opportunité d’aventure à ne pas rater. Je ne pense pas que nous y avons réfléchi profondément dans le sens, où nous serions peut-être amenées à rester de façon permanente. De ce fait, déménager dans un pays différent où nous ne connaissions personne était assez difficile.
Oui, c’était compliqué de ne pas avoir un système de soutien. Et, comme l’anglais est ma deuxième langue, c’était dur de tout le temps penser dans ma langue maternelle, et en même temps, tenir des conversations en anglais. Mais j’y suis arrivée.
Quel effet cela fait-il de faire partie d’Adapt IT Group depuis l’acquisition de LGR?
LGR a été officiellement acquis par Adapt IT en 2018. Je dois admettre que ce fut un changement important pour nous tous.Nous n’avions jamais eu plus de 30 employés, et tout d’un coup, nous nous retrouvions dans un environnement de plus d’une centaine employés. Nous avions l’habitude de nous sentir comme un gros poisson dans un petit étang, et soudain, nous étions comme un petit poisson dans un grand étang. Alors, nous avons rapidement réalisé que nous avions désormais accès à un portefeuille de produits consistant. Nos revenus pourraient augmenter et nous serions exposés à des connaissances diverses auprès de différentes personnes. Cela nous a propulsé au- delà de CDRlive.
C’est vrai que le décalage horaire peut parfois rendre difficile la planification de réunions, mais nous arrivons continuellement à contourner ce problème.
Parlez-nous de votre équipe Australienne ?
Actuellement, l'équipe de Adapt IT Telecoms Australia se compose de huit personnes. J'ai beaucoup de chance, car nous travaillons tous ensemble depuis des années. Nous sommes amis depuis longtemps. À mon avis, ils sont plus des parents que des collègues. Nous sommes répartis en trois équipes : l'équipe de développement, qui crée et teste les logiciels ; l'équipe d'analyse, qui fournit à Telstra des services de conseil pour de nombreuses divisions, ainsi que des rapports et des informations sur les données ; et l'équipe d'assistance, qui supervise Telstra et Vodafone Fiji depuis Melbourne.
Ce que j’admire le plus dans mon équipe, c’est que ses membres sont toujours prêts à accomplir une tâche ou à tout simplement rendre l’atmosphère de travail agréable. Ça peut partir d’une course à la poste ou offrir une tasse de thé à toute l’équipe.
Melbourne est l’une des villes les plus culturellement diversifiées au monde avec plus de 160 cultures distinctes. Et seuls deux membres de mon équipe sont nés en Australie ; le reste vient de pays étrangers. Ainsi, je peux vous assurer que travailler avec des personnes d’autres cultures est très intéressant. Je crois que cette diversité a largement contribué au succès de notre équipe.
Pourquoi êtes-vous localisée loin du siège social d’Adapt IT ?
L’Australie est effectivement un pays de grande opportunité. Mais la raison principale est le type de contrat que nous avons avec notre fidèle partenaire Telstra. En effet, l’un des accords que nous avons conclus lorsque nous avons signé le contrat avec Telstra était que nous allions ouvrir un bureau permanent en Australie. Ils ne veulent pas être assistés à distance. Ils ont besoin d’individus sur le terrain qui les comprennent et avec qui ils peuvent communiquer.
Malgré tout, nous travaillons tous les jours en étroite collaboration avec l’équipe d’Afrique du Sud. Et il y a une partie de l’équipe CDRlive qui se trouve au siège social d’Adapt IT à Johannesburg.
Au-delà de cela, mon objectif reste de trouver un projet commun sur lequel mon équipe et l’équipe sud-africaine puissent collaborer afin que nos équipes puissent se connaître un peu mieux.
Telstra est votre plus grand partenaire australien, quel type de services leur fournissez-vous en tant qu’Adapt IT Telecoms ?
Nous nous concentrons principalement sur CDRlive. Notre système est utilisé aujourd’hui par plus de 4 000 utilisateurs venant de l’environnement Telstra. Notre objectif premier en tant que fournisseur de services à Telstra au moyen de la solution CDRlive, était de résoudre le problème de la portabilité des numéros.
Celle-ci a surgi pour la première fois en Australie en 2001. Mais, grâce à notre logiciel et du type de donnée que nous avions, nous avons pu étendre la solution bien au-delà de la simple portabilité des numéros. Nous collaborons avec de nombreuses divisions au sein de Telstra.
De la sorte, notre solution CDRlive aide Telstra de plusieurs manières. Pour ce faire, nous utilisons des rapports et des notifications automatisés, ainsi qu’un outil Web en libre-service. Telstra peut utiliser notre base de données pour exécuter ses propres requêtes. Ils se connectent à notre base de données à l’aide d’interfaces ou d’API, et celle-ci alimente d’autres entrepôts de données.Nous aidons également Telstra à identifier diverses erreurs de surfacturations. Nous avons une infrastructure solide qui nous permet d’effectuer des rapports pour toutes les divisions de Telstra.
Comment CDRlive favorise-t-il la transition vers la 5G en Australie?
Grâce à CDRlive, nous avons une vue à 360 degrés du client. Et je dis cela parce que notre service mobile nous permet de savoir quel téléphone vous utilisez sur le réseau, où vous utilisez votre téléphone, combien de données vous consommez, combien d’appels ou SMS vous avez reçus, votre expérience réseau, et plus. Nous pouvons leur communiquer des informations sur les clients à cibler pour une stratégie 5G. Si, par exemple, une publicité encourage un client potentiel à acheter le nouvel iPhone 14. Nous les aidons à exécuter et à analyser les campagnes publicitaires afin de déterminer leur efficacité.
Au fur et à mesure qu’ils mettent en place le réseau 5G, nous pouvons les aider en cas de problèmes techniques. L’avantage de la 5G est d’avoir une connexion rapide. C’est donc un problème si en passant un appel, l’utilisateur est soumis à un réseau 3G.
Nous intervenons et informons les ingénieurs sur la mauvaise expérience de réseau des usagers pour qu’ils puissent enquêter.
Comment protégez-vous la confidentialité des personnes lors du traitement de leurs informations personnelles?
En Australie, la confidentialité et la sécurité sont extrêmement importantes. Adapt IT ne stocke aucune information sur ses plateformes. Tout est gardé et sécurisé dans le centre de données chez l ́Opérateur à l’aide d’un pare-feu. Récemment, ils ont introduit un cloud privé pour renforcer la sécurité.
Également, nous présentons les données de manière que vous ne puissiez pas déterminer qui est le client. Nous pouvons simplement dire que 1000 personnes ont acheté un iPhone, sans identifier la personne ni divulguer son identité ou son emplacement. Même le service client de Telstra n’a le droit d’enregistrer aucune information. Toutefois, en général, je peux affirmer que Telstra fait un excellent travail de sécurisation des données. L’opérateur est responsable de la conservation des données d’un client sur site, de leur sauvegarde et d’autres tâches similaires. Adapt IT n’assume pas cette responsabilité.
Qu’y a-t-il de nouveau sur la feuille de route d’Adapt IT pour l’opérateur Australien?
En raison d'une clause d'exclusivité, nous ne sommes pas autorisés à commercialiser CDRlive en Australie. Malgré cela, nous disposons d'un éventail de solutions de haut niveau dans notre portefeuille pour d'autres opérateurs de téléphonie mobile, y compris des plates-formes de gestion des données APN as-a-Service et de libre-service pour les clients d'entreprise. Nous sommes actuellement en discussion avec de nombreux opérateurs de la région Australasie.
Comment décrivez-vous “Les Hommes Derrière La Technologie” ? Quel message souhaitez-vous transmettre à la jeune génération d’ingénieurs et de créateurs de logiciels qualifiés?
À mon avis, les “Hommes Derrière La Technologie” sont des individus curieux et innovateurs. Ils ont une approche agile et distincte qui consiste à introduire des solutions afin de faire face aux situations. Cependant, une des caractéristiques des gens comme moi qui travaillent dans la Technologie est que nous sommes très techniques. Nous négligeons de développer nos qualités personelles au profit de nos compétences techniques. Il est important que nous en soyons conscients et que nous puissions trouver un équilibre entre les deux pour faciliter la collaboration avec nos clients et nos équipes.
En ce qui concerne la nouvelle génération, elle doit se rappeler que le client est roi. La passion doit être démontrée dans chaque engagement avec le client. De plus, vous devez traiter tout le monde avec le même respect, qu’il s’agisse d’un cadre supérieur ou d’un jeune diplômé. Vous devez vous assurer qu’ils soient satisfaits de l’offre que vous leur avez présentée après une transaction.
De même, respectez vos collègues, incluez-les et communiquez. Chaque membre d’une équipe peut apporter quelque chose d’unique. Quand je regarde mon équipe, je vois qu’ils sont tous différents les uns des autres, ce qui est merveilleux car chacun ajoute quelque chose d’unique à l’équipe, ce qui fait que chacun se sent très valorisé.
